Du latin tripalium, « machine à trois pieux » destinée à immobiliser les chevaux et les bœufs pour les ferrer, le travail a dès l’origine une connotation pénible de contrainte et de souffrance.
Travail et technique.
Travail et technique sont deux notions différentes. Le travail est une activité, la technique est une manière de procéder pour arriver à une fin.
Définition du travail : activité par laquelle l’homme produit des besoins et des services qui assurent la satisfaction de ses besoins naturels et sociaux. Au sens économique, le travail est une activité rémunérée.
Ces deux notions sont complémentaires car on travaille avec une technique et des outils. Pas de travail sans technique (ne serait-ce que la main?), pas de technique sans travail. La question est de saisir le sens et la valeur de chacune d’elles.
La Technique
La technique vise l’utile, l’efficace. L’objet technique c’est l’outil. Ex : le marteau qui remplace le poing de l’homme, la bâton qui prolonge le bras, la roue qui permet la mobilité des objets, la charrue qui facile le travail de la terre, etc. La technique est le point de rencontre entre une économie de moyens et une efficacité maximum.
La technique libère l’homme des contraintes de la nature
La nature à l’état sauvage est hostile, dangereuse. Imaginons une nature où l’homme n’a jamais pénétré. C’est la forêt vierge avec tous ses dangers, la brousse africaine avec le manque d’eau. Pour se libérer de cette nature, l’homme a inventé des outils. Grâce à ses eux, l’homme tente de « se rendre maître et possesseur de la nature. » Descartes. La technique évolue avec les connaissances.
La technique anticipe sur la nature
Exemples : l’agriculture qui permet de stocker et les constructions anti-sismiques qui résistent en cas de tremblements de terre.
La technique libère des tâches quotidiennes
Exemple : les appareils ménagers. Ils permettent l’allègement des tâches ménagères, diminuent la fatigue et libèrent du temps pour une activité de loisir par exemple.
Technique et loisir
Les techniques modifient, enrichissement ou complexifient les loisirs, le sport : ski, parapentes, consoles de jeux, etc.
Technique et ignorance
Certaines techniques peuvent faciliter l’apprentissage. Exemples : livre, internet, télévision.
Technique et progrès scientifique
Gaston Bachelard (citation) : « une science a l’âge de ses instruments de mesure ». Plus les instruments de mesure sont performants, plus la science évolue. Bachelard prend l’exemple du microscope qui a révolutionné la recherche scientifique en permettant la découverte d’un monde invisible à l’œil nu.
L’asservissement de l’homme
Dans le travail à la chaîne, l’homme est nié (Voir Karl Marx).
La perte de l’autonomie
A cause de l’évolution trépidante des techniques, l’homme ne sait plus rien faire par lui-même. Il est perdu quand la technique est défaillante. Exemple : la panne d’électricité.
La perte des plaisirs simples
Jeux vidéo, téléphone portable, etc. rares maintenant sont les enfants qui savent se passer de la technique pour jouer et inventent les moyens de se distraire.
Esclavage face aux techniques
Toutes les techniques de loisir étant exposées en vitrine et l’homme finit par croire qu’il en a besoin. Il devient l’esclave de son envie de les posséder.
Technique et individualisme
Chacun a son portable, sa voiture, sa télévision et c’est ainsi que le lien social s’évanouit. L’autonomie renforce la solitude.
Technique et chômage
La machine remplace de plus en plus l’homme et l’écarte du système de production.
Technique et pollution
A l’origine, la technique répondait au besoin de maîtrise la nature mais aujourd’hui, force est de constater qu’elle l’endommage. Exemples : voitures, engrais, etc.
L’homme est le seul être vivant à travailler. Cela signifie qu’il organise consciemment l’univers en transformant son environnement, ceci en utilisant à la fois son cerveau et ses mains dans le cadre d’un projet. En ce sens, le travail établit une rupture entre le monde de la nature et celui de la culture. Comme le fait remarquer Karl Marx (voir texte 1), il y a une différence essentielle entre l’abeille qui construit sa ruche en suivant son instinct et l’architecte qui pense « dans sa tête », l’édifice qu’il va construire. On peut donc suggérer que le travail s’inscrit dans un cadre psychologique, social et économique. Ne peut-on pas dire que si le travail crée des richesses, il est aussi un mode de communication entre les hommes ? Ce qui est produit par le travail fait l’objet d’une circulation, d’échanges symboliques dans les sociétés sans écriture et économiques dans les sociétés modernes.
Le travail semble une des spécificités de l’être humain. Il crée des richesses mais aussi un monde humain. C’est en dépassant par le travail la simple réalité matérielle que l’homme se constitue comme sujet humain. Sans cela il serait prisonnier de ses déterminations biologiques et condamné à se répéter. L’histoire humaine est le résultat d’une double négation. Négation du sujet qui refuse son statut d’être biologique soumis aux lois de la vie, et négation de la nature, de ce qui est de l’ordre de l’immédiat. Par exemple, si le besoin de se nourrir détermine la sensation de faim, il ne nous dit pas ce que nous devons manger. L’homme ne cesse d’inventer de nouveaux mets, de nouvelles façons de les préparer, ce qui montre la part de liberté qui définit ses activités. Sans ce mouvement par lequel le sujet humain tend inlassablement à se dépasser, il lui serait impossible d’envisager un avenir.
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